Au milieu de ces moments de plaisir et d’amusement ce mois-ci, nous avons souffert de la perte dévastatrice de Simotua ainsi que de la mort prématurée et subite de l’un de nos gardiens de l'unité de Voi qui a succombé à une crise cardiaque tandis qu’il surveillait les orphelins en brousse. Tout le personnel de chaque unité s’est regroupé pour assurer un enterrement approprié à ce populaire et gentil homme. Dans le cas de Simotua, qui a passé un bon laps de temps avec nous ici à la nurserie, alors que toutes les tentatives étaient faites pour essayer de le sauver, il a été très douloureux d'observer le déclin progressif de ce petit éléphant stoïque et courageux qui est décédé, en dépit de nos meilleurs efforts, à la fin de l'après-midi du 17 mars entouré par son affectueuse famille de gardiens. Après avoir si bien surmonté son traumatisme dans sa courte vie d’orphelin, et devenant un éléphant avec un fort caractère, sa perte a été douloureusement ressentie. Néanmoins, confrontés à trois sauvetages dès son triste décès, nous nous sommes trouvés obligés à nous concentrer sur la vie plutôt que de demeurer sur le passé.
Parmi ces derniers sauvetages : un orphelin avec des blessures terrifiantes de balle aux pattes arrières qui a été sauvé le 31 mars. Actuellement nous analysons sa situation afin de décider du meilleur traitement à mettre en place, toujours conscients que Murera et Sonje qui sont arrivées avec les membres sévèrement compromis, se sont bien rétablies, capables d’apprécier une qualité de vie en dépit de leurs handicaps à notre unité dans la forêt de Kibwezi. Nous restons optimistes pour ce jeune mâle.
Le 21 mars, nous avons été très occupés, effectuant deux sauvetages dans la journée aux deux extrémités du pays. Le matin nous avons été appelés au Concervancy de Namunyak pour recueillir un jeune mâle qui avait été retrouvé 39 H plus tôt dans un puits et qui est arrivé à la crèche vers 14 H. Nous l'avons appelé « Joto » conscient des conditions exceptionnellement chaudes régnant ici, et particulièrement dans le nord où il était. Le même jour vers midi, nous avons été appelés pour sauver un orphelin à Tsavo qui avait été trouvé par les gardes forestiers du KWS sans sa mère et sans son troupeau. Le jeune mâle était légèrement plus âgé et nous l'avons appelé Galla. Il était très maigre, après avoir été sans sa maman pendant quelque temps, mais restant fort et agressif, il a dû être confiné dans sa palissade afin de s’adapter à son nouvel environnement et de s'habituer à sa nouvelle famille humaine.
Naseku, sauvée en novembre de l'année dernière, est devenue gloutonne ces jours-ci et devient problématique à l'heure de l’alimentation en lait, plus particulièrement quand elle mange avant les autres. Elle a conçu toutes sortes de tactiques afin d'essayer d'obtenir plus que sa part équitable, y compris tomber et ramper au ras du sol afin d’échapper aux gardiens et d’essayer d'extraire le lait directement à partir des bouteilles vides dans la brouette ! Parfois de telles singeries énervent les gardiens! La nature avide de Roi a été décrite dans les nouvelles le mois dernier, mais Kamok est une autre astucieuse qui aime se livrer à des astuces et est experte pour éviter les gardiens afin de partir brouter toute seule près du parking une végétation fraîche qui n'a pas été exploitée par les orphelins depuis des années.
Murit a apprécié la compagnie du groupe des bébés récemment en raison de sa nature tranquille et douce, intimidé par les autres membres malicieux de son troupeau, y compris les plus jeunes comme Lasayen et Godoma ! Les gardiens ont noté que quand il sort de son étable, il feint de partir en brousse avec les autres, mais se cache à la hauteur de l’étable de Mbegu ou de Kamok, seulement pour sortir lors du passage du groupe des bébés environ une heure plus tard, surprenant les gardiens qui se demandent d'où il est soudainement sorti. Les « grands mâles » Sokotei, Olsekki, Enkikwe, Sirimon, Boromoko et Kauro continuent à se livrer à de turbulents jeux de lutte tout au long de la journée, sélectionnant les plus faibles ou les plus jeunes qu'eux-mêmes, attirant la punition des femelles plus âgées, particulièrement Oltaiyoni ! Naseku est réellement plus confiante et a appris « à tenir bon », refusant d'être poussée par quiconque.
Le rhinocéros ex-orphelin Solio a rendu visite à la palissade de Maxwell sporadiquement tout au long du mois, au grand plaisir de Maxwell. Quand elle arrive, elle salue toujours d’abord Maxwell et ils communiquent longuement aux travers des barres de sa porte en se touchant les lèvres et en se bloquant les cornes, ou en courant le long de sa palissade, avant que Solio ne retourne à sa vieille palissade et réclame de la luzerne aux gardiens ! Le 31 mars, Solio est revenue tôt dans la soirée et est restée jusqu'à l'aube quand les orphelins sont sortis de leurs palissades pour aller en brousse et Olsekki, Sokotei, Sirimon, Oltaiyoni et Siangiki aiment cette opportunité de simuler une charge après Solio.
Les orphelins ont fréquenté Maxwell très souvent ce mois-ci, mais très souvent pour récupérer furtivement une partie de la savoureuse luzerne déposée dans sa palissade pour lui. Le 28 mars, les orphelins Mwashoti, Kamok et Alamaya sont allés jusqu'à la porte de Maxwell et par son abreuvoir ont essayé de voler une partie de la luzerne alors qu'il était occupé à l’apprécier en ce début de matinée. Après ne pas avoir réussi à les effrayer en chargeant, Maxwell a recouru à d’autres mesures draconiennes et a uriné sur la tête de Kamok ! Cette tactique a fait son effet, laissant Kamok se précipiter en brousse, trompettant en signe de protestation, avec Mwashoti et Alamaya à sa poursuite.
Les phacochères résidents autour de la nurserie ont souffert ce mois-ci avec des pressions venant de tous les côtés, avec les orphelins s’amusant à les chasser, et les lions du parc national les tenant sur le qui-vive, étant parvenu à faire un repas de plusieurs des leurs. Ce mois-ci, Mwashoti a été dérangé par leur présence autour du point d'eau pendant l'heure de l’alimentation en lait et n’a pas été tranquille jusqu'à ce qu'ils se soient dispersés. Siangiki semble détester leur compagnie et essaye de les chasser. La nuit du 25 mars fût agitée en raison de la présence des lions, Siangiki ainsi que Kamok, Alamaya et Kauro ne les laissant pas tranquilles mais les phacochères insistaient pour rester près des éléphants et des gardiens, et en se rendant compte que les pauvres étaient là pour rester aujourd'hui, Siangiki a finalement abandonné.
Kiko, alors qu'il grandit, devient entêté et indépendant. Il a pris l'habitude de revenir à sa palissade dès qu’il le décide tout au long de la journée, à l'exaspération de ses gardiens qui doivent aller le rechercher ! Lors de ses visites aux palissades, il recherche le lait dans le secteur de la préparation ou va s’alimenter sur l'acacia près du bureau d'Edwin. Parfois il essaye d'aller de nouveau dans son étable mais découvre que la porte est fermée. Avec toutes ces allées - venues tout au long de la journée, ce qui ennuie vraiment ses gardiens c’est quand vient l’heure de retourner aux palissades pendant l'après-midi, il refuse souvent catégoriquement de les suivre! Ignorant les tactiques persuasives, sa bouteille de lait doit être mise en évidence en brousse pour que son gardien puisse le ramener à l’étable ! Kiko a sa propre opinion, et est curieux et intéressé par n'importe quoi en brousse, défendant sa position quand les orphelins essayent de le chasser, regardant ceci comme un jeu, sachant qu'il peut partir en courant ! Le 30 mars, il a longuement observé attentivement une vieille tortue.
Tamiyoi Enkikwe et Sogotei
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