(), né en Mars 2018
L’HISTOIRE de ZIWADI :
L’HISTOIRE de ZIWADI : Un éléphanteau solitaire a été vu pour la première fois errant dans la Zone protégée Oloisukut dans le grand Masai Mara. Les rangers de la réserve ont été chargés de la surveiller et de signaler si jamais rejoignait une horde. Le 7 avril, la même petite femelle a été repérée, toujours seule, errant sur les terres communales près de la zone d’Enasoit. Elle aurait apparemment suivi des groupes d'hommes accompagnés de leur bétail et s’approchait de tout véhicule passant à sa portée, cherchant apparemment désespérément de la compagnie. Malheureusement, elle avait été atteinte de deux flèches tirées par des membres de la communauté. L'unité vétérinaire de SWT / KWS Mara Mobile en a été dûment informée. Compte tenu de son état de faiblesse et de ses incursions dans des zones de terres communales sans protection contre les éléphants, et les villageois étant très inquiets quand elle s’approchait des enfants qui gardaient les moutons et les chères, KWS a demandé à ce qu’elle soit récupérée et secourue. Elle était facile à localiser et l'équipe vétérinaire du SWT / KWS a réussi à la maîtriser sans avoir recours à la sédation, craignant qu’elle soit trop faible pour la supporter. Une tête de flèche a été retirée, les plaies nettoyées et des antibiotiques administrés avant de la transporter à l'arrière du véhicule jusqu'à la piste d'atterrissage de Kichwa Tembo, dans la zone protégée du Mara. L’équipe de la garderie de Nairobi avait déjà été informée et un avion avec des soigneurs à bord était déjà en route vers le Mara. Il a atterri juste après l’arrivée de l’équipe, tout ayant été soigneusement coordonné afin de palier à l’urgence de la situation et à l’heure tardive. Avec l'aide des rangers de KWS et des guides de la communauté, l'équipe vétérinaire et les gardiens ont bien sanglé la petite pour le vol, comme ils le font toujours, afin qu'elle reste immobile et en sécurité tout au long du voyage. Ensuite, ils ont été nombreux à la hisser, sous perfusion intraveineuse dans l’oreille, et à l’installer confortablement dans l'avion pour son vol jusqu’à Nairobi.Enkesha, dont l’enclos jouxte celui de Maktao, a dû déménager, et la petite nouvelle a pris sa place. Celle-ci était visiblement stressée mais en même temps trop faible pour se débattre, mais elle a quand même pu boire un peu de lait. Il était clair qu'elle était criblée de parasites, qu'elle avait visiblement été seule longtemps avant d'être aperçue et que, par conséquent, son état s'était détérioré. Son ventre rond était trompeur, car en réalité elle était à bout de forces à cause des ravages commis parasites et par sa carence en lait. Nous savions qu’elle avait un long chemin à parcourir pour être remise sur pied, et elle était manifestement extrêmement traumatisée par tout ce qui lui était arrivé. Au fil des jours, les soigneurs ont dû gérer de nombreux soucis qui ont nécessité une réaction rapide afin de la maintenir en vie. C'est pourquoi elle est restée dans son enclos pendant une bonne semaine avant qu’il soit envisagé de la faire sortir à l’extérieur. Mais entre temps, elle était devenue totalement accro à son enclos, trouvant un réconfort dans cet environnement chaud et sécurisé qu’elle a au début été extrêmement réticente à quitter. Nous avons vite remarqué quelque chose d'étrange : elle se cognait contre les parois en bois de son enclos, comme si elle perdait la vue pendant quelques instants. Un ophtalmologiste est venu pour une consultation et a confirmé que ses yeux n'avaient aucun problème. Quand elle a fini par trouver le courage de sortir de son enclos, elle l’a d’abord fait à tous petits pas, dans un périmètre limité. Elle était déjà bien attachée à ses soigneurs et ne les quittait pas d’une semelle, et était encore trop faible pour envisager autre chose que de se promener dans la zone de la garderie. Notre fragile petite fille a été appelée Ziwadi, ce qui en swahili signifie «un cadeau». C’était un bébé vulnérable âgé d’une année, et je pense, compte tenu de son attitude et des défis physiques qui ont suivi, qu’elle avait subi, avant que nous la récupérions et que nous commencions à nous en occuper, beaucoup plus de traumatismes physiques et mentaux que nous l’avions pensé au départ. La routine de Ziwadi est restée la même durant plusieurs semaines, nous faisions tout à son rythme. De temps en temps elle recommençait à se cogner à une barrière qu’elle avait évitée auparavant, ou fonçait dans un arbre, mais ça passait. Elle a pris l’habitude étrange de boire de l’eau en plongeant sa tête directement dans les abreuvoirs, buvant par la bouche et non pas par la trompe – bien qu’elle sache très bien s’en servir. Lentement nous l’avons amenée à rejoindre Luggard, puis les autres, dans la forêt. Un jour, alors qu'elle se trouvait dans le Parc, elle est tombée par terre et est restée couchée, le soigneur nommé Peter s’est précipité à ses côtés et a remarqué qu’elle tremblait, mais à l'époque il a pensé qu’elle avait trébuché sur un morceau de bois et que ses tremblements étaient dus à la faiblesse générale que nous lui connaissions. C'est arrivé à autre occasion, alors qu’elle était allongée pour la nuit, reposant confortablement sur le foin de son écurie. Elle a commencé à trembler de manière incontrôlable, et cette fois, le soigneur de service a pu la filmer afin que nous puissions tous être témoins de ce qui se passait. Cette crise déroutante a finalement pris fin et le matin tout était revenu à la normale. Ces épisodes ont été déconcertants pour l’équipe et les vétérinaires, car ils se sont reproduits plusieurs fois depuis, suivant des scénarios divers, évoquant des crises d'épilepsie. Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons été si prudents quand nous avons introduit Ziwadi dans le programme de placement familial, sachant que cette petite éléphante a eu un parcours difficile et présente des problèmes neurologiques. Nous avons cependant remarqué que ces crises et la cécité temporaire sont devenues moins fréquentes récemment et que Ziwadi commence à se mêler plus facilement aux autres orphelins, s’aventurant même au bain de boue de midi et à la visite publique d'une heure. C'est une adorable et douce petite éléphante, qui aime remuer la queue avec enthousiasme quand elle mange ses verdures coupées, que ce soit dans son écurie ou à l'heure des visites. Nous travaillons dur pour la soigner, à la fois physiquement et psychologiquement, et nous avons constaté une amélioration considérable au cours des trois derniers mois. Nous espérons de tout notre coeur qu'elle se rétablisse complètement avec le temps.
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